Vous est-il déjà arrivé de vous retrouver complètement submergé(e) parce que vous avez dit « oui » à trop de demandes ? Peut-être qu’un(e) collègue vous a demandé de l’aide sur un projet supplémentaire, qu’un(e) ami(e) vous a sollicité(e) pour organiser une fête, ou qu’un membre de votre famille vous a demandé un service de dernière minute. Dire « oui » peut sembler être la solution la plus facile pour éviter le conflit ou pour se montrer serviable. Mais en réalité, ne pas savoir dire non et accepter trop de demandes peut mener à un épuisement physique et moral et à une grande frustration.
En coaching, c’est une problématique qui revient souvent : oser s’affirmer et savoir dire non. Lorsque j’interroge mes coaché(e)s pour comprendre pourquoi il leur est difficile de dire non et de poser des limites, ce sont très souvent les mêmes croyances qui ressortent : peur de ne pas/plus être aimé(e), peur du rejet, peur de décevoir, peur de ne pas recevoir si l’on ne donne pas.
Certes, cela semble plus facile d’acquiescer à une demande que de se retrouver dans la position délicate du refus. Mais ne pas savoir dire non peut entraîner un vrai mal-être à la longue car cela entretient un sentiment de ne pas être respecté(e). L’estime de soi en prend un coup, notre petite voix intérieure nous dit « j’ai été lâche », « j’aurais dû dire non », « cette personne a profité de ma gentillesse ». Et nous voilà partis dans une série d’auto-reproches et auto-critiques qui nous minent.
De plus, à force de faire passer les besoins des autres avant les nôtres, nous finissons par nous oublier et ne plus être à l’écoute de nos propres besoins. À terme, cette situation peut mener à une forte lassitude et une grande fatigue. Dans cet article, je vais vous donner les clés pour clarifier vos limites et savoir à dire non.
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Clé 1: Définir ses limites pour Savoir Dire Non
Définir ses limites
Prenez un moment pour faire une liste de tout ce qui est acceptable pour vous et ce qui ne l’est pas. Où est votre limite dans ce que l’on vous demande et ce que vous donnez ? À quel moment cela devient « trop » pour vous, le service que vous rendez vous pèse et ne vous fait plus plaisir ? À quel moment vous dites-vous que vous auriez besoin de ce temps pour faire quelque chose pour vous ?
Penser à soi n’est pas forcément synonyme d’égoïsme ! Souvent, nous grandissons avec cette injonction, mais entre ne penser qu’à soi et ne plus penser à ses besoins du tout, il y a une grande marge. Trouver le juste milieu vous permettra de vous accorder des moments de ressourcement pour combler vos besoins et ainsi être plus disponible, plus reposé(e) et plus patient(e) pour vos proches ensuite. Tout le monde y gagne !
Se poser les bonnes questions
Une fois que vous avez bien clarifié vos limites, il est temps de vous interroger sur les croyances qui vous empêchent de dire non. Posez-vous ces questions :
- Si une personne me condamne ou me rejette à cause d’un « non », mérite-t-elle vraiment mon respect, mon amitié ou mon affection ?
- Puis-je vraiment plaire à tout le monde et être aimé(e) de tous ?
- Si une personne qui m’est chère me retire son amour parce que j’ai refusé un service, mérite-t-elle mon affection ?
- Quel bénéfice je retire de l’approbation ou de l’amour de personnes qui ne comptent pas pour moi ?
- Quel est le pire qui puisse arriver si je dis non ?
Clé 2 : Prendre le temps pour répondre à la demande
Ne répondez pas immédiatement
Savoir dire non, c’est aussi ne pas se précipiter de répondre à la demande. Prenez le temps de réfléchir avant de donner une réponse définitive. Cela vous permet d’évaluer les avantages et les inconvénients de dire oui ou non, et d’être sûr(e) que votre décision est en accord avec vos priorités et vos limites.
Le bon réflexe : « Laissez-moi y réfléchir » ou « Je reviendrai vers vous ».
Clé 3 : Être direct(e) et honnête
Exprimez votre refus clairement et ne vous justifiez pas
Il est important de dire non de manière directe et honnête, sans fournir de fausses raisons ou trop d’explications. Avez-vous remarqué que lorsque nous refusons quelque chose, nous avons tendance à multiplier les excuses pour justifier notre décision ? Cela peut souvent cacher la véritable raison de notre refus. Mais avons-nous vraiment besoin de justifier notre non ? Être honnête et direct(e) montre du respect envers l’autre personne et envers soi-même. Le proverbe « Qui s’excuse s’accuse » résume bien cette idée. Votre refus n’a pas besoin d’être longuement expliqué. Savoir dire non, c’est aussi donner une réponse simple et affirmée, qui ne pourra être contestée par votre interlocuteur. En évitant les justifications complexes, vous affirmez votre décision de manière claire et confiante.
Le bon réflexe : « Je ne peux pas accepter cette demande car j’ai d’autres engagements. »
Clé 4 : S’autoriser à changer d’avis
Accordez-vous le droit de revenir sur votre décision
Pourquoi n’aurions-nous pas le droit de changer d’avis après avoir été pris(e) de court par une demande et répondu spontanément sans y réfléchir ?
Il est tout à fait normal de changer d’avis après avoir répondu trop rapidement à une demande. Si vous réalisez après coup que vous avez dit oui trop vite, n’hésitez pas à revenir sur votre décision. Il est important de reconnaître que vous avez le droit de réévaluer vos réponses.
Exemple de phrase à utiliser : « J’ai repensé à ce que tu m’as demandé, et je me suis rendu(e) compte que j’ai accepté trop vite. En fait, je ne pourrai pas le faire. »
Clé 5 : Proposer des alternatives
Offrir des solutions de rechange
Proposer des alternatives est un excellent moyen de montrer que vous êtes toujours prêt(e) à aider, tout en respectant vos propres limites. Lorsque vous offrez des alternatives, vous montrez que vous prenez en compte les besoins de l’autre personne tout en protégeant votre propre temps et vos priorités. Ainsi, votre refus n’est pas perçu comme un manque de bonne volonté, mais simplement une nécessité pour gérer vos autres engagements.
Exemple de phrases à utiliser : « Je ne peux pas participer cette fois, mais je serais heureux(se) de vous aider la prochaine fois. », « Je ne peux pas le faire maintenant, mais pourquoi ne pas essayer cette autre solution ? »
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Conclusion
Apprendre à dire non est une compétence essentielle pour préserver votre bien-être et rester fidèle à vos priorités. En suivant ces cinq étapes, vous pourrez refuser des demandes de manière respectueuse et efficace. N’oubliez pas que dire non ne signifie pas être égoïste, cela permet de s’affirmer et de poser ses limites.
Cela demande un peu d’entraînement, soyez indulgent(e) avec vous-même si vous n’y arrivez pas les premières fois. Au début, le changement risque de surprendre votre entourage, si c’est le cas, ne vous laissez pas déstabiliser par leurs remarques, prenez le temps de leur expliquer votre démarche. Mais quand vous aurez intégré le « non » dans votre quotidien, vous constaterez que vous gagnerez en sérénité et en confiance dans vos interactions quotidiennes, que ce soit avec votre famille, vos ami(e)s ou au travail.
14 commentaires sur “5 Clés pour Savoir Dire « Non »”
Merci pour ton article Alice….Je progresse à ce jeu – il faut dire que le blogging nous oblige vite à progresser à ce jeu ;). Quand je n’arrive pas à dire non, alors que je le souhaite, c’est que je suis face à quelqu’un d’intimidant. J’utilise alors le plus souvent possible ton astuce de gagner du temps. En général cela suffit à ce que je puisse m’affirmer. Merci
Je comprends, dire non à quelqu’un d’intimidant c’est d’autant plus compliqué. Mais c’est super que tu aies trouvé l’astuce avec laquelle tu es à l’aise pour dire non quand cela t’est difficile. Merci pour ton partage ☺️
Tellement vrai!! Très belle synthèse de cette problématique !
Merci Nina ! 😊
Article très interressant !!! Merci de nous aider à trouver des solutions pour savoir réagir ! !!
Merci Béatrice ! ☺️
J’aime beaucoup ta phrase clé pour éviter de se justifier, je vais l’appliquer 🙂
J’utilisais simplement le « non, je ne peux pas » mais je trouve que ta proposition a plus de tact 😉
Merci pour cet article, plus que nécessaire à beaucoup d’entre nous. J’ai eu longtemps cette difficulté, ainsi que celle de me « dédire », une fois engagée il me semblait que je ne pouvais plus reculer. Or c’est bel et bien faux, cela peut arriver. Aujourd’hui je dis non sans souci sans me justifier outre mesure. Pour moi le problème était principalement autour de la peur de décevoir.
Génial ton article ! Il est très utile car j’ai l’impression que c’est une problématique que l’on rencontre assez souvent.
Moi-même j’ai toujours eu du mal à dire non. Cela m’a valu pas mal de soucis car je m’étais complètement oubliée. Lorsque je l’ai compris, ma vie a changée. Je suis toujours entrain de travailler dessus. D’ailleurs je me pose souvent les questions que tu proposes. Merci pour cet article qui va aider beaucoup de personnes 😊
Merci pour cet excellent article ! Je pense comme toi qu’il faut éviter de se justifier. Car sinon, on laisse la porte ouverte à des négociations épuisantes.
J’aime bien les réponses que tu donnes à chaque demande. Je les garde sous le coude au cas où j’aurai envie de dire « non ». Merci pour toutes tes astuces.
Merci Jackie, contente si ces astuces peuvent t’être utiles si l’occasion se présente 😉
Merci Alice pour ce sujet sur lequel nous sommes tous concernés au niveau personnel et professionnel.
Je suis entièrement d’accord avec vous, le non est positif.
Il doit être réfléchi et votre dernière proposition de donner d’autres solutions est une très bonne piste.
Le non est aussi à privilégier dans le monde professionnel, il est important de ne pas acquiescer à tout.
Oui tout à fait Diane, savoir dire non au travail et poser ses limites est vraiment important pour ne pas se laisser déborder par les demandes et éviter un éventuel épuisement professionnel.